L’évaluation des impacts environnementaux des entreprises est devenue une préoccupation majeure dans notre société axée sur la durabilité. De ce fait, les entreprises sont de plus en plus conscientes de leurs responsabilités environnementales et cherchent des moyens de mesurer et de réduire leur empreinte écologique.
Pour atteindre ces objectifs, plusieurs méthodes quantitatives ont été développées pour évaluer de manière rigoureuse et fiable l’impact environnemental de leurs activités. Découvrons les méthodes les plus utilisées et les situations dans lesquelles elles conviennent le mieux.
Bilan de gaz à effet de serre
Les bilans de gaz à effet de serre quantifient les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’une organisation ou d’un événement par exemple. Il s’agit donc d’un calcul d’impact climatique.
Ils prennent en compte les émissions directes (scope 1) provenant des activités de l’entreprise, telles que la combustion de carburants ou les procédés industriels qui émettent des GES, ainsi que les émissions indirectes (scope 2 et 3) liées à la chaîne d’approvisionnement, l’utilisation des produits ou services de l’entreprise et l’élimination des déchets.
Les émissions de GES sont exprimées en tonnes d’équivalent CO2 (CO2e) pour faciliter la comparaison et la communication des résultats.
Ainsi, il devient possible de:
- Mesurer les émissions de gaz à effet de serre de l’entreprise par source (chaleur, mobilité, etc.)
- Comparer les sources d’émissions avec une unité commune pour prioriser les actions de réduction
- Fixer des objectifs de réduction des émissions et suivre les progrès réalisés pour alimenter l’amélioration continue
Concrètement, une entreprise qui est par exemple active dans l’organisation d’événements pourra comparer les émissions de gaz à effet de serre liées à :
- l’électricité
- la nourriture
- les déplacements du personnel et des visiteurs
- les décors et les infrastructures temporaires
- les déchets
- etc.
Elle pourra ainsi définir un objectif de réduction par visiteur ou type d’événement, définir des bonnes pratiques propres à son contexte pour réduire les émissions de GES. Il deviendra également possible d’observer si ses actions sont suffisantes et lesquelles doivent être complétées ou améliorées.
Analyse du cycle de vie (ACV)
L’ACV est une méthode largement reconnue – normalisée par ISO 14040 et 14044 – qui évalue les impacts environnementaux tout au long du cycle de vie d’un produit ou d’un service. Elle prend en compte les différentes étapes, de l’extraction des matières premières à la fabrication, la distribution, l’utilisation et l’élimination finale ou le recyclage.
Les impacts environnementaux mesurés peuvent comprendre une agrégation de facteurs portant atteinte à l’environnement, tels que la consommation d’énergie, l’utilisation des ressources naturelles, la pollution de l’air et de l’eau, etc. L’unité de mesure sera alors l’unité de charge environnementale ou UCE.
Les ACV peuvent également permettre de calculer l’impact climatique. On utilisera alors le CO2-équivalent ou CO2e, qui intègre les 6 gaz à effet de serre mentionnés par le GHG Protocol (CO2, CH4, HFC, N2O, PFC, SF6). Il s’agit en fait du bilan de gaz à effet de serre d’un produit ou d’un service.
Cela permet d’avoir une vision claire pour:
- Identifier les étapes du cycle de vie ayant le plus grand impact environnemental
- Comparer différents produits ou processus pour prendre des décisions d’amélioration
- Réduire les émissions de gaz à effet de serre, la consommation de ressources, l’utilisation de produits chimiques, orienter le choix de machines, etc.
Par exemple, une entreprise de textile souhaite proposer des produits aussi durables que possible. Elle réalise alors les ACV de ses articles pour identifier :
- Les matériaux les plus impactants
- Les étapes de production qui consomment le plus de ressources ou polluent le plus
- Les comportements des clients qui peuvent être améliorés
- Etc.
Analyse de l’empreinte écologique
L’analyse de l’empreinte écologique évalue la pression exercée par une entreprise sur les ressources naturelles et les écosystèmes. Elle mesure la superficie terrestre nécessaire pour soutenir ses activités, en tenant compte de la consommation de terres, d’eau, d’énergie, de matériaux et de la génération de déchets. L’unité de mesure couramment utilisée est l’hectare global (hag), qui représente la superficie biologiquement productive nécessaire pour répondre aux demandes d’une entreprise.
Cela permet :
- Évaluer la consommation de ressources naturelles et la pression sur les écosystèmes
- Identifier les domaines où l’entreprise peut réduire sa consommation de ressources
- Développer des produits ou des services à faible empreinte écologique
Indicateurs de performance environnementale
Les indicateurs de performance environnementale sont des mesures quantitatives spécifiques utilisées pour évaluer les performances environnementales d’une entreprise dans des domaines clés tels que la consommation d’eau, la consommation d’énergie, les émissions de gaz à effet de serre et la production de déchets.
Les unités de mesure varient en fonction de chaque indicateur spécifique. Par exemple, la consommation d’eau peut être mesurée en mètres cubes (m3), les émissions de gaz à effet de serre en tonnes de CO2e et la production de déchets en kilogrammes (kg).
À ne pas confondre avec l’indice de performance environnementale des Universités de Yale et Columbia, qui évalue l’efficacité des politiques environnementales des pays. Ces dernières peuvent ainsi être comparées. Un classement est d’ailleurs établi tous les deux ans.
Il devient ainsi possible de:
- Mesurer les performances environnementales de l’entreprise dans des domaines spécifiques
- Suivre les progrès réalisés dans la réduction de l’empreinte environnementale voire de se comparer avec des entreprises similaires
- Identifier les opportunités d’amélioration continue
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Les 2 méthodes les plus utilisées
Parmi les méthodes mentionnées, le bilan de gaz à effet de serre et l’analyse du cycle de vie (ACV) sont les plus couramment utilisées pour évaluer l’impact environnemental des entreprises et/ou des produits et services. Voici pourquoi :
Bilan de gaz à effet de serre
Les émissions de GES étant étroitement liées au changement climatique, de nombreuses entreprises considèrent – à raison – le bilan de GES comme l’outil essentiel pour mesurer et réduire leur empreinte carbone.
Celui-ci est couramment utilisé car il permet de comprendre les sources d’émissions de GES dans l’ensemble des activités de l’entreprise, y compris les émissions directes et indirectes. Cela permet d’identifier les domaines où les réductions d’émissions peuvent être les plus efficaces et de fixer des objectifs de réduction appropriés.
De plus, les bilans de GES offrent une unité de mesure standardisée (tonnes d’équivalent CO2) qui facilite la comparaison des résultats entre les entreprises et les secteurs d’activité. Bien que les méthodologies de calcul ne soient pas entièrement standardisées, des normes telles que le GHG Protocol et ISO 14’064 permettent tout de même d’unifier les approches.
Analyse du cycle de vie (ACV)
L’ACV est largement utilisée car elle offre une approche holistique pour évaluer les impacts environnementaux et/ou climatiques tout au long du cycle de vie d’un produit ou d’un service. Elle permet de prendre en compte l’ensemble des étapes, depuis l’extraction des matières premières jusqu’à l’élimination finale, en passant par la fabrication, la distribution et l’utilisation.
De plus, l’ACV fournit des résultats quantitatifs qui peuvent être comparés entre différentes options ou alternatives. Cela permet aux entreprises de prendre des décisions éclairées en matière de conception de produits, de choix de matériaux, de processus de production, etc.
Conclusion
Il convient de noter que la popularité de ces méthodes sont complémentaires car le bilan de gaz à effet de serre convient mieux aux organisations et les ACV aux produits et services. Certaines industries spécifiques peuvent également utiliser d’autres méthodes quantitatives adaptées à leurs besoins particuliers. Cependant, le bilan de GES et l’ACV restent parmi les méthodes les plus répandues en raison de leur exhaustivité, de leur comparabilité et de leur pertinence dans l’évaluation de l’impact environnemental global des entreprises.