Alors que le tourisme durable et l’écotourisme séduisent un public toujours plus important, beaucoup d’entreprises du secteur peinent à proposer une offre adaptée. L’expérience montre que la cause principale est l’allocation des budgets à d’autres priorités. Alors comment financer l’adaptation pour répondre à cette demande de la clientèle, qui représente pourtant une tendance de fond du secteur ?

Comme nous l’écrivions récemment, la raison principale de l’afflux de tourisme en Suisse est sa nature et ses paysages. Cet intérêt touche tous les standings. Comme le montre une étude mandatée par l’Office fédéral de l’environnement en 2021 « ce sont 50,7% de tous les écotouristes qui cherchent des hébergements haut de gamme ». Les 49,3% restants appartenant donc à l’entrée et au milieu de gamme. Alors comment les entreprises du secteur peuvent-elles s’adapter à ce « nouveau » critère ?

 

Les solutions

Nous observons que dans un premier temps, l’innovation ne doit pas forcément se traduire par de nouvelles prestations. Cela peut se concentrer sur une adaptation des services existants. Par exemple, proposer une option écologique permet à votre clientèle d’obtenir le choix durable en bénéficiant de votre offre existante.

Tout d’abord, un avantage d’une telle démarche est la simplicité d’adaptation pour votre organisation. Ensuite, proposer la version écologique en option permet de la valoriser directement tout en la finançant. En effet, cela correspond à du up-selling, soit le mécanisme de vendre la version « supérieur » de votre service.

Beaucoup de marques l’ont compris. Il est de plus en plus courant de se voir proposer une livraison climatiquement neutre dans le e-commerce, ou d’apporter une contribution pour la plantation d’arbres au travers d’autres produits.

En Suisse, le programme myclimate «Cause We Care» a réalisé une étude nationale sur l’impact climatique des prestations touristiques: nuitées, forfaits de ski, congrès et autres expériences. Ainsi, la quantité de CO2 équivalent est définie pour chaque offre. Il est ainsi possible de proposer facilement à ses clients de prendre en charge cet impact, afin d’obtenir une prestation labellisée climatiquement neutre.

L’exemple de myclimate «Cause We Care» est encore plus abouti, car il intègre à la contribution du client une part pour le développement durable local. Cette part est destinée au prestataire, afin qu’il puisse financer des améliorations de son impact environnemental. Cela peut par exemple être fait par l’installation de panneaux solaires, le financement d’une certification ou le développement d’une nouvelle expérience écoresponsable.

Il est également judicieux d’insister sur l’implication de l’entreprise. Cela peut se faire en doublant la contribution du client. Les fonds obtenus servent encore une fois à améliorer l’impact environnemental et climatique de l’entreprise touristique. Ainsi, la relation avec le client se renforce également car une collaboration engagée en ressort. Cela permet d’être plus convaincant.

 

Valorisation et différenciation

Les engagements des prestataires pour la protection de l’environnement et du climat représentent un critère important qui se renforce chaque année. Y répondre permet donc d’améliorer l’expérience des clients. Lorsque cela est bien fait, cela génère même des fonds pour renouveler ses actions de durabilité. Cela permet ensuite d’alimenter la communication durable de l’entreprise pour convaincre davantage et conserver le lien avec sa clientèle.

Aujourd’hui, les possibilités de se différencier sont réelles, car la majorité des spécialistes du tourisme jugent que l’offre durable est faible par rapport à la demande.