

La question de la durabilité dans le tourisme se pose depuis plus d’une décennie en Suisse. Mais ce n’est que récemment qu’elle est devenue prioritaire. En effet, la Confédération insiste sur la durabilité dans sa nouvelle stratégie touristique publiée le 10 novembre dernier. Mais, cela vient-il des crises climatiques et de la biodiversité, ou est-ce une vraie demande de la clientèle ?
Des chiffres pour y voir plus clair
Il existe quelques études nous permettant d’y voir plus claire. Selon Suisse Tourisme, 71.3% des tourismes voyageant en Suisse se définissent principalement au travers d’activités en lien avec la nature. Il y a par exemple les amoureux de la nature (24.6%), les adeptes de sports d’extérieur (21%) ou les amoureux de la neige (6.7%).
Les personnes venant en Suisse ont donc un lien très fort avec les paysages et les activités d’extérieur.
Par ailleurs, ce lien se renforce encore aujourd’hui, car la crise sanitaire a créé une prise de conscience générale du besoin personnel de nature. La demande croissante de logement de campagne et de montagne le montre clairement, et pas qu’en Suisse.
Finalement, sur les vingt raisons principales de voyager en Suisse, onze sont en lien avec les activités d’extérieur. Il semble donc qu’en tout cas l’aspect naturel compte pour beaucoup.
Comment valoriser des actions pour le développement durable
Alors si les touristes apprécient tant notre nature et nos paysages, est-ce possible pour une entreprise de le valoriser davantage ?
Aujourd’hui, un organisme qui s’engage pour améliorer son empreinte climatique et préserver l’environnement peut se différencier. En effet, la clientèle a désormais cette attente, car la nature est en danger face au réchauffement climatique et à la perte de biodiversité.
Tout engagement soutenant ces causes démarquera l’établissement ou l’entreprise qui les prendra. Cela pourrait même rapidement devenir un critère minimum pour une partie de la clientèle.
« 70% des clients sont prêts à soutenir les prestataires pour la protection du climat et la durabilité »
D’autre part, les touristes attendent d’un côté que les prestataires agissent pour améliorer leur impact. Mais de l’autre côté, ils sont aussi disposés à leur apporter leur soutien.
Une étude de myclimate pour son programme «Cause We Care» conclut que plus de 70% des clients sont prêts à soutenir les prestataires pour le climat et la durabilité.
Étude d’un cas pratique
Le programme myclimate «Cause We Care» a bien compris le mécanisme pouvant prendre place entre le client et le prestataire. Les nombreux acteurs touristiques engagés dans cette initiative proposent à leurs clients d’apporter une petite contribution qu’ils doublent par la suite. L’argent récolté revient au prestataire touristique.
Le prestataire s’engage à verser la moitié de l’apport du client pour soutenir un projet de protection du climat à haute valeur ajoutée pour réduire autant de CO2 que le service acheté en émet. Tout le reste est dédié aux actions du prestataire, dans son entreprise ou sa région.
Cela permet de créer une relation privilégiée de confiance, car ils agissent ensemble pour une cause commune.
Ainsi, une famille va par exemple obtenir un séjour dans un hôtel et bénéficier d’un forfait de ski labellisés climatiquement neutres. En même temps ils soutiennent des actions locales de développement durable entreprises par le prestataire avec les fonds récoltés.
Dans ces circonstances, il devient bien plus facile de présenter les actions réalisées ou à venir à la clientèle. Cela augmente leur intérêt pour l’hôtel, la station ou le centre de loisirs par exemple et améliore leur expérience.
Le tourisme durable semble donc avoir de beaux jours devant-lui auprès des touristes voyageant en Suisse. La question est davantage comment l’intégrer au mieux ?